Il y a de cela plusieurs années, j'avais proposé à la Compagnie des Transports Bisontins (à l'époque C.T.B.) un travail photographique sur les voyageurs en bus.
J'avais pensé à l'époque faire les photographies depuis l'extérieur, à travers les vitres. J'étais fasciné par cette intériorité qui affleurait sur les visages, - les voyageurs étant absorbés par leur rêverie ou leurs pensées - et par l'impression d'intimité qui s'en dégageait.
C'est un rayon de lumière sur un visage endormi à Novossibirsk qui m'a décidé à prendre le premier cliché. Il fallait cette occasion pour oser, car le défi n'est pas moindre...
Une série photographique repose souvent sur le miracle d'une première photo, un frôlement d'une plume d'ange, un coup de dé du hasard.
C'est de ce premier succès que vient la motivation. Ensuite vient le développement de la technique. Pour cette série, tout l'art a été de configurer l'appareil pour les besoins, d'acquérir une méthode d'approche du modèle non conscient de ce que vous faîtes de lui, et puis, surtout, une attention particulière à la lumière, aux heures, aux instants, aux rendez-vous qu'elle nous donne, - ou qu'elle ne nous donne pas. Et puis, après tout ça, est venu ce regard interrogatif sur une Russie au féminin, - un mystère, je l'avoue, encore loin d'être résolu...
Les prises de vue de cette série ont commencé en janvier 2017.
(Clichés numériques. Dimension moyenne des fichiers : 6000 x 4000 pixels)