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Nědo et Sanela |
1) Y’avait Haki, Ferdija, mon frère RamadanoEt Sanela ma femme, fleur de seize ans et son ballot,Son ventre comme mon cœurMon cœur que j’avais gros.Partis de Pristina sous la bâche de ce camionLe ventre de Sanela à chaque ornière comme un ballonQui cogne dans un filetLe filet de son front.On aurait dû partir plus tôt bien sûr beaucoup plus tôtMais la prime du passeur grimpait toujours un peu plus hautFallait vendre à ces voyousL’or de nos dents, - derniers bijouxLa prime montait comm’ montait la peur de leurs motsLa constante terreur des agressions de nos bourreauxEt de voir brûler nos maisonsMaisons de Roms du Kosovo….Prier dans le silence, tendus, écoutant chaque bruitLes mains de SanelaSentent bouger le petit.Serbie Monténégro arriverons-nous en Italie ?La guerre revient en flashs tout ça c’était notre paysComment c’est arrivé ?Tout est en ruine tout est détruit...Puis les contractions qui commencent et tu cries ma chérie !Le chauffeur veut continuer – comme une bête sur le plancherVas-tu tenir ma Sanela ?Verras-tu la France avec moi ?Puis Ferdija s’est levée a dit je vais m’en occuperEt Dieu a changé de parti car Dieu a opté pour la vieEt notre enfant est néEnfant de Rom, - une petite fille.
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